Prevenir le declin cognitif en mangeant des legumes

Le cerveau est particulièrement vul­nérable au stress oxydatif du fait de l’importance de ses besoins en oxygène,­ de ses capacités à accumuler le fer et de sa richesse en acides gras polyinsa­turés (AGPI ). Différents travaux ont mis en évidence des effets neuroprotecteurs des vitamines C et E. Les personnes avec un niveau élevé d’apports alimentaires en vita­mine C développeraient moins de maladie d’Alzheimer (MA) que celles en consom­mant peu. De même, celles avec les taux plasmatiques les plus hauts (> 1,87 mg/d1) ont de meilleurs scores aux tests cogni­tifs que les personnes avec des taux bas (< 1,04 mg/(ll). La vitamine E est, elle aus­si, un puissant antioxydant et protège les membranes cellulaires des effets de la per­oxydation. Des taux plasmatiques bas de vitamine E sont associés à un déclin cogni­tif (mauvaises performances mnésiques). Dans certaines études, le bénéfice d’une supplémentation en vitamine E (400 UI/j) et vitamine C (500 mg/j) a pu être montré; mais d’autres travaux n’ont pas mis en évi­dence d’effet positif. En outre, les vitamines du groupe B par­ticipent à la synthèse de neurotransmetteurs, sérotonine, dopamine, noradrénali­ne. acéthylcholine, en tant que cofacteurs enzymatiques et jouent également un rôle non négligeable dans la neuromodulation cérébrale par le biais de substances, telles que le GABA, la serine, le glutamate et la S-adénoayl-méthionine. Les vitamine, B6, B9 (folates) et B12 sont indispensables au métabolisme de l’homocystéine. Leur défi­cit entraîne une hyperhomocystéinémie, reconnue comme un facteur de risque cardiovasculaire indépendant et sans doute aussi un facteur de risque du déclin cogni­tif, et de la MA.

EFFET ANTIOXYDANT OU PRO-OXYDANT

À l’inverse, chez le sujet âgé, l’excès de fer semble favoriser les maladies neurodé­génératives (Parkinson ou MA). L’augmen­tation du fer sous forme libre, du fait de son action pro-oxydante, produit des espèces radicalaires agressives pour les neurones. Les mécanismes de l’action pro-oxydante du fer sont partiellement médiés par la généra­tion de peroxydes d’hydrogène produits par la désamination oxydative de la dopamine et transformés en présence de fer ferreux en radical hydroxyl hautement agressif.

En outre, le zinc est, avec le fer, l’oligo­élément le plus concentré dans le cerveau, où il joue un rôle structurel et fonctionnel. L’hippocampe est particulièrement riche en zinc, d’où l’importance de cet oligoélément

Les bienfaits des légumes à feuilles vertes

L’analyse de deux grandes études de cohortes américaines, l’étude NHS (Nurses’ Health Study) et l’étude CHAP (Chicago Health and Aging Project) met en évidence un déclin des scores cognitifs de 0,04 unité standardisée par an. Les médianes de consommation quoti­dienne des femmes de la NHS étaient de 3,1 portions de légumes et 2,4 portions de fruits. Pour la CHAP, celles-ci étaient discrètement plus faibles: 2,3 de légumes et 2,2 de fruits. Les plus fortes consommations de légumes étaient associées à un moindre déclin des fonctions co­gnitives, surtout concernant les légumes à feuilles vertes. Dans le groupe NHS, le ralentisse­ment du déclin chez les personnes ayant une consommation de légumes dans le quintile su­périeur était équivalent à un âge plus jeune de 1,5 année. Pour la cohorte CHAP, une diminution du déclin équivalent à 5 années de moins a été notée dans les 2 quintiles les plus élevés de l’échantillon (> 2 portions par jour). Dans le groupe NHS, mais pas dans le groupe CHAP une plus forte consommation de légumineuses était également associée à un moindre déclin co­gnitif. Enfin, dans les deux études, aucune corrélation n’a été retrouvée entre la consomma­tion de fruits et les changements cognitifs.